30 ANS D’ABOLITION, ET APRES ?
12 octobre 2011
Le 9 octobre 1981, la France devenait le 35e pays à abolir la peine de mort. Pour fêter ce 30ème anniversaire, Ensemble contre la peine de mort – ECPM organise de nombreuses manifestations tout au long des mois de septembre-octobre. Cet événement est aussi l’occasion de rappeler que 58 pays continuent d’exécuter dans le monde. La France, en tant que pays abolitionniste, se doit donc de rester mobilisé.
De nombreux événements sont organisés en septembre et octobre, et tout au long de l’année, pour fêter la promulgation, il y a maintenant 30 ans, par François Miterrand, de la loi portant abolition de la peine de mort en France. La Bibliothèque nationale de France s’est largement associée aux festivités en organisant, jusqu’au 31 octobre des conférences et des projections sur le thème de la lutte contre la peine capitale. Le Cinéma Action Christine propose quant à lui, tout au long du mois d’octobre, un cycle de cinéma sur la peine de mort, avec notamment : Juan Meléndez 6446, réalisé par Luis Rosario Albert (2009 – 48 min), suivi d’un débat avec Sandrine Ageorges-Skinner ; Justice à Vegas Épisode 2 : Enfances massacrées, réalisé par Jean-Xavier de Lestrade et Rémy Burkel (2008 – 1h.46), suivi d’un débat avec la participation du réalisateur Jean-Xavier De Lestrade ; ou encore HONK, réalisé par Arnaud Gaillard et Florent Vassault (2011) avec le soutien d’Ensemble contre la peine de mort – ECPM, suivi d’un débat en présence des réalisateurs.
Poursuivre la bataille pour l’abolition en France
Malgré cette période de fête, il ne faut pas oublier que de nombreux combats restent à mener. En France, l’aboltion a désormais 30 ans, mais la bataille de l’abolition ne sera réellement gagnée que lorsque chaque français ne verra plus dans la peine de mort un outil de justice possible. En effet, selon un sondage ifop datant de 2006 : 52% des français sont défavorable à la peine de mort contre 60% des européens. Le travail de sensibilisation et de mobilisation ne doit donc pas connaître de relâche. C’est pourquoi Ensemble contre la peine de mort – ECPM travaille ardûment sur les moyens de sensibiliser le plus grand nombre. De nombreux outils sont à notre disposition, que ce soit par le biais de pétitions, de participation à des actions militantes, ou encore de correspondance avec des condamnés.
Par ailleurs, en terme de droits de l’homme, notre pays a encore de nombreux progrès à réaliser. Et cela concerne tout particulièrement la question carcérale. En effet, depuis l’abolition de la peine de mort, la France connaît un grave problème de surpopulation carcérale (64 762 détenus pour 56 081 places !), car aucune réflexion n’a été menée sur ce que notre société attend de ses prisons.
Pour une abolition universelle
Sur le plan international, le combat pour l’abolition universelle doit se poursuivre. Alors que l’Assemblée générale des Nations unies a voté pour la troisième fois, le 21 décembre 2010, une résolution appelant à un moratoire sur les exécutions, 58 États continuent de recourir à la peine capitale. Ainsi, plus de 20 000 personnes dans le monde, parmis lesquels 9 français, attendent toujours dans les couloirs de la mort et chaque année des milliers de personnes sont exécutées.
En 2010, 23 pays ont procédé à des exécutions et au moins 527 personnes ont été exécutées, selon le Rapport d’Amnesty International, « Condamnations à mort et exécutions en 2010 », sans compter les chiffres de la Chine qui maintient le secret d’Etat sur le nombre d’exécutions. Et l’opacité qui existe dans de nombreux pays pratiquant des exécutions, tel que la Chine ou l’Iran, laisse craindre que le nombre de personnes exécutées est bien supérieur aux chiffres officiels. C’est pourquoi la France, pays abolitionniste, se doit de montrer l’exemple et continuer de se mobiliser pour l’abolition universelle.
M.E