L’Iran représenté par un responsable de violations des droits de l’homme au sein du plus haut organe des droits de l’homme des Nations Unies


1 mars 2018

Impact Iran et ses organisations membres sont consternés par la décision du gouvernement iranien de choisir le ministre de la Justice, Seyyed Alireza Avaei, comme représentant de haut niveau au le Conseil des droits de l’homme des Nations unies le 27 février. Le ministre Avaei est réputé pour être un responsable de violations des droits de l’homme ce qui a poussé l’Union européenne à le placer sur sa liste d’individus sanctionnés pour leur participation à des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme dans le pays.   En tant que procureur révolutionnaire en 1988, le ministre Avaei était membre d’un comité, composé de trois hommes, connu sous le nom de «Comité de la mort» dans la province du Khuzestan. Ces comités, qui ont été créés à travers l’Iran, ont arbitrairement condamné à mort des milliers de personnes pendant plusieurs mois, après des procès sommaires au cours desquels les juges interrogeaient des prisonniers pour déterminer s’ils avaient abjuré ou non leurs opinions et croyances. Des milliers de prisonniers ont été pendues secrètement au cours de ce que l’on a appelé les massacres de 1988.   En tant que juge principal de la province de Téhéran en 2009, M. Avaei a présidé les procès de centaines de personnes arrêtées pour avoir exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux à la liberté d’expression en protestant contre les résultats des élections présidentielles de cette même année. Les procédures judiciaires dans ces affaires ont été largement critiquées par la communauté internationale, notamment par le Conseil des Droits de l’Homme et les Procédures Spéciales des Nations Unies, ainsi que par l’Assemblée Générale et le Secrétaire Général des Nations Unies pour le non-respect des droits, l’emprisonnement, les abus et l’exécution de centaines de personnes.   Le choix de ce représentant par l’Iran devant le Conseil des droits de l’homme, l’organe des Nations Unies chargé de la promotion et de la protection des droits de l’homme, est une insulte à la mémoire des victimes de ses procès expéditifs et meurtriers. Les défenseurs des droits de l’Homme risquent leur liberté et leur vie pour documenter les violations des droits fondamentaux dans le pays.   En outre, la participation du ministre Avaei, bien que l’Union européenne l’ait placée sur sa liste de 82 personnes interdites de voyage ou d’accès à leurs biens, compromet les efforts de reddition de comptes de la communauté internationale et renforce la culture d’impunité des dirigeants iraniens, obstacle majeur aux efforts pour améliorer la situation des droits de l’homme en Iran.   En choisissant un responsable de violations majeures des droits de l’homme comme voix de l’Iran sur les droits de l’homme, l’Iran tourne aussi en dérision le Conseil des droits de l’homme et méprise le système des droits de l’homme dans son ensemble, quelques semaines avant que le Conseil ne soit appelé à discuter et prendre des mesures sur la situation des droits de l’homme en Iran.   Nous appelons la communauté internationale à exprimer sa vive préoccupation et à prendre des mesures pour appeler les autorités iraniennes à prendre toutes les mesures pour mettre un terme à l’impunité des violations des droits et principes fondamentaux sur lesquels les Etats membres devront se positionner dans les prochains jours. Abdorrahman Boroumand Center, All Human Rights for All in Iran, Arseh Sevom, ARTICLE 19, Association for Human Rights of the Azerbaijani People in Iran (AHRAZ), Association of Human Rights in Kurdistan of Iran-Geneva (KMMK-G), Ensemble contre la Peine de Mort, Human Rights Activists in Iran, Impact Iran, Iran Human Rights, Iran Human Rights Documentation Center, OutRight Action International, Siamak Pourzand Foundation, Small Media, United for Iran