COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Le sultanat de Brunei prêt à condamner à mort pour homosexualité
1 avril 2019
Suivant le processus annoncé en 2014, Brunei fait évoluer sa législation et annonce vouloir rendre les relations homosexuelles entre personnes majeures et consentantes passibles de peine de mort pour les musulmans du sultanat. [...] Si le Ministre de la Justice confirme mercredi 3 avril cette annonce, Brunei deviendra donc officiellement le 12e pays du monde à condamner à mort pour homosexualité.
ECPM mène la campagne « La peine de mort est homophobe » depuis plusieurs années et a organisé un débat sur le sujet lors du 7e Congrès mondial contre la peine de mort (Bruxelles, du 26 février au 1er mars 2019). À cette occasion, la rapporteure spéciale de l’ONU, Agnès Callamard, avait expliqué que les gouvernements qui commettent des abus à l’encontre des personnes LGBT devraient se soumettre aux standards internationaux en matière de droit de l’homme.
> Plus d'infos sur la campagne La peine de mort est homophobe
Au matin du 1er avril, la Haute Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a exhorté Brunei à renoncer à introduire la peine capitale pour homosexualité, adultère ou insultes contre le prophète Mahomet.
"J'appelle le gouvernement à ne pas mettre en vigueur le nouveau Code pénal, qui marquerait s'il était appliqué un grave retour en arrière pour la protection des droits de l'homme à Brunei."
Mise à jour mercredi 3 avril 2019 :
Le code pénal suivant la charia la plus stricte entre en vigueur à Brunei ce mercredi 3 avril. Brunei devient le premier pays d'Asie du Sud-Est à appliquer ce code pénal, comme le fait l'Arabie Saoudite.
Les nouvelles lois rendent les rapports sexuels entre les hommes passibles de la peine capitale par lapidation. Les relations entre femmes sont passibles d'un maximum de 10 ans de prison. Selon La Croix, le nouveau code prévoit aussi l'amputation d'une main ou d'un pied pour les voleurs ; le viol est également passible de la peine de mort, tout comme l'insulte au prophète Mahomet. Certains articles du code, comme la lapidation pour homosexualité, s'appliquent aux musulmans comme aux non-musulmans.