17 mai : l’homosexualité est passible de la peine de mort dans 12 pays du monde
17 mai 2019
Après un mois de pressions et de boycotts internationaux, le sultan de Brunei Hassanal Bolkiah s'exprimait pour la première fois depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle législation instaurant la peine de mort par lapidation pour l'homosexualité et l'adultère.
"Mon pays a passé des décennies sans appliquer la peine de mort et il maintiendra son moratoire sur les exécutions" déclarait-il dimanche, appelant même à ne pas s'inquiéter.
Depuis, de grands médias et associations LGBT clament une "marche en arrière".
Aujourd'hui, le 17 mai, est la journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie. ECPM remet les pendules à l'heure.
Ne nous méprenons pas : ces récentes déclarations ne sont pas une victoire, mais une tentative d'apaisement.
- Le moratoire dont il est question est appliqué depuis 1957 sur les exécutions (et non pas sur les condamnations). Il n'a jamais été question de ne plus l'appliquer.
- L'homosexualité est toujours criminalisée dans le pays et reste plus que jamais passible de la peine de mort. Les condamnations ne sont en aucun cas suspendues, au contraire, elles sont inscrites dans le code pénal suivant la charia la plus stricte.
- Les femmes qui ont des rapports sexuels avec d'autres femmes peuvent encore être punies par le fouet.
- Aujourd'hui, les LGBT risquent la peine de mort à Brunei et dans 11 autres pays du monde. Les relations homosexuelles sont toujours illégales dans plus de 70 pays.
Le combat doit continuer.
RAPPEL DES FAITS
En mai 2014 a été programmée une nouvelle législation qui instaurait la Sharia dans le pays, faisant de l’homosexualité un crime passible de peine de mort alors que la peine précédemment prévue allait jusqu’à 10 ans d’emprisonnement. Ce durcissement était prévu de façon progressive et est supposé atteindre son ultime stade en 2019. Cette révision du Code pénal peut faire craindre une reprise des exécutions alors qu’un moratoire, le plus long observé dans la région, dure depuis 1957.
CAMPAGNE LA PEINE DE MORT EST HOMOPHOBE
ECPM mène la campagne « La peine de mort est homophobe » depuis plusieurs années et a organisé un débat sur le sujet lors du 7e Congrès mondial contre la peine de mort (Bruxelles-2019). À cette occasion, la rapporteure spéciale de l’ONU, Agnès Callamard, avait expliqué que les gouvernements qui commettent des abus à l’encontre des personnes LGBT devraient se soumettre aux standards internationaux en matière de droit de l’homme.
ECPM rappelle que 12 pays prévoient la peine de mort pour relations entre personnes de même sexe. Dans 61 autres pays, les relations homosexuelles sont illégales.