Abolissons !
11 mars 2013
Un peu plus de trois mois nous séparent du moment que vous attendez toutes et tous. En effet, le 5e Congrès mondial contre la peine de mort qui se tiendra du 12 au 15 juin 2013 à Madrid sera l’occasion de relancer l’extraordinaire mouvement qui s’est mis en branle depuis la première édition, organisée par ECPM au Parlement européen à Strasbourg.
En plus de dix années, l’essor abolitionniste fut incroyable, à la fois par les progrès accomplis par de très nombreux pays devenu abolitionnistes de facto ou de jure, mais aussi par la formidable mobilisation que je perçois au gré des rencontres sur le terrain.
Combien de coalitions nationales ou régionales se sont créées de par le monde ? Combien d’hommes et de femmes ont manifesté leur désir de changement à l’occasion de Journées mondiales contre la peine de mort sans cesse plus suivies ? Combien de réseaux abolitionnistes tissent leurs toiles auprès de publics très différents ? Combien d’acteurs politiques ont pris vertement position pour une abolition pourtant peu populaire auprès des opinions publiques, et cela aussi bien dans le monde arabe, qu’en Afrique, ou même dans de nombreux pays asiatiques qui commencent à percevoir l’abolition comme une issue incontournable ? Comme l’esclavage et la torture en leur temps, la peine capitale voit sa fin d’ores et déjà programmée.
La réussite d’un Congrès mondial tient dans sa mobilisation de tous les acteurs. C’est le devoir de toutes les ONG de droits de l’homme ou les barreaux d’avocats ou encore les syndicats de magistrats de participer à cet évènement en envoyant des représentants, en partageant les thématiques abordées dans leurs réseaux et en sensibilisant les pouvoirs publics et les opinions publiques de leur pays. Nous attendons aussi un engagement fort des diplomates internationaux qui peuvent saisir l’occasion d’établir les contacts multilatéraux si important en diplomatie.
Enfin c’est le moment pour les pays non abolitionnistes en droit de faire des pas crédibles vers l’abolition en la votant, en déclarant un moratoire, en votant positivement la résolution des Nations unies, en ratifiant les pactes internationaux, en diminuant a minima le nombre de crimes passibles de la peine de mort, en engageant un débat national.
L’abolition est l’affaire de tous, c’est pourquoi je vous attends à Madrid pour partager avec vous l’amour de la vie et l’horreur que nous inspire la peine de mort.
Raphaël Chenuil-Hazan
Directeur général ECPM
Vice-Président de la Coalition mondiale contre la peine de mort