Je m’implique avec ECPM !
2 juillet 2014
« Au sein de ce groupe, les bénévoles pourront initier des projets spécifiques auprès des scolaires et des étudiants. L’idée est d’inventer de nouvelles approches pédagogiques pour éduquer aux droits de l’homme », précise Marianne Rossi, chargée de projet Éduquer et sensibiliser à l’abolition à ECPM. Pour l’association, l’engagement militant reste une priorité. Tous ceux qui veulent s’impliquer contre la peine de mort trouveront leur place. Témoignages.
Aminata, avocate, 33 ans
« Je donne un coup de main quand je peux. Je défile régulièrement à la Marche des Fiertés pour dénoncer les pays qui condamnent l’homosexualité à la peine de mort. Je ne suis pas certaine que cela change le quotidien des homosexuels mais c’est en tout cas un beau symbole qu’il faut continuer à porter. Personne ne mérite la peine de mort et, encore moins, ceux et celles qui sont condamnés pour leur orientation sexuelle. Je participe aussi à la Fête de l’Humanité où ECPM tient un stand et fait signer des pétitions.
Même si en France la peine de mort est abolie, cela reste une cause à défendre. On n’est jamais à l’abri d’un retour en arrière. La peine de mort reste une chose abominable. J’ai pris conscience de la complexité du problème en m’attachant au cas de Troy Davis. Un Afro-Américain condamné à mort dans l'État de Géorgie pour avoir tué un policier blanc, un meurtre qu’il avait toujours nié. J'ai suivi sur Internet toute la mobilisation. Je me suis rendu compte à quel point la vie d’un condamné à mort était atroce. Malheureusement, Troy Davis a été exécuté en 2011 après avoir épuisé tous les recours possibles. Je reste convaincue que la peine de mort va être abolie aux Etats-Unis. C’est une telle contradiction pour un pays démocratique. »
Kristof, plasticien, 40 ans
« J’ai découvert ECPM quand l’association m’a proposé de réaliser une fausse chaise électrique pour le Congrès de Genève en 2010. J’ai tout de suite accepté. En tant que plasticien, j’aime faire du vrai avec du faux, travailler sur les apparences pour re-créer la réalité.
J’ai donc fabriqué une chaise électrique en bois à taille réelle qui pouvait fonctionner même en cas de panne électrique. J’ai cherché à pousser le cynisme à l’extrême. Sur la chaise, j’ai laissé de faux morceaux de peau et dessiné une silhouette qui était à peine visible à l’oeil nu mais qui sautait aux yeux sous l’effet d’un flash. Ce qui effrayait tous ceux qui prenaient une photo. J’étais vraiment content de cette installation d’autant qu’elle a beaucoup voyagé d’une manifestation à l’autre. Avec presque rien est provoquée une violente sensation de dégoût. L’idée est de faire réagir les gens en leur suggérant que la réalité est encore bien pire et qu’elle devrait même leur être insupportable.
J’ai également reconstitué pour ECPM une scène de lapidation avec une tête de coiffeuse pour la femme, enterrée jusqu’au cou, et un mannequin en latex pour l’homme, enterré jusqu’à la taille. C’était tout à fait effrayant.
Pour moi, la peine de mort est un constat d’échec. Quand l’homme ne sait plus quoi faire de ses meurtriers, il les envoie à la mort alors qu’il devrait s’interroger sur les causes profondes de ces meurtres. C’est anti-philosophique, inhumain, barbare. Dès que j’en parle, ça me met en colère ! D’autant que la situation semble s’empirer. Les relations deviennent haineuses, les gens se supportent de moins en moins… On sent comme une envie de plus en plus forte de se débarrasser des autres. Heureusement, quand je manifeste avec ECPM, je retrouve une énergie fédératrice, ça me réconcilie avec la nature humaine ! »
Nuria, 50 ans, assistante financière
« Mon meilleur moment en tant que bénévole reste le dernier Congrès mondial contre la peine de mort qui s’est déroulé à Madrid en juin 2013. J’y suis allée sans avoir de rôle précis. Mais très rapidement, j’y ai trouvé ma place. Étant espagnole, j’ai assuré l’accueil, distribué les badges, pris en main l’équipe des bénévoles locaux…
C’était intense et impressionnant. Il y a avait des invités de marque et des débats remarquables. Je n’ai pas pu assister à toutes les conférences. A la fin du congrès, tous les bénévoles ont été invités dans un très beau lieu de Madrid où l’on a pu écouter les témoignages d’un ancien condamné à mort, d’un ancien bourreau américain, de l’épouse d’un condamné à mort… C’était très émouvant. J’ai déjà dit à l’équipe d’ECPM que j’étais partante pour faire le prochain Congrès!
J’aime beaucoup m’investir dans cette association car tant les salariés que les élus du Conseil d’administration s’avèrent très compétents. Ils connaissent parfaitement les dossiers et suivent de très près l’actualité des condamnés à mort. En tant que bénévole, on se sent toujours soutenu. C’est important pour continuer à s’impliquer. »
Pour devenir bénévole à ECPM, inscrivez-vous à partir de septembre 2014 auprès de Marianne Rossi, mrossi@abolition.fr
Photo : Des bénévoles d'ECPM défilant sous la pluie à la Marche des Fiertés le 28 juin dernier (crédit : csarret).