La Suisse soutient les ONG qui s’emploient à faire avancer le débat
29 avril 2013
En 2010, la Suisse accueillait à Genève le 4e Congrès mondial contre la peine de mort. Elle était fière de parrainer cet événement qui avait réuni plus de 1 500 personnes pour plusieurs jours de riches débats dans la capitale universelle des droits de l’homme. Cette année, notre pays est heureux d’apporter une nouvelle fois son soutien à ce rendez-vous majeur en co-parrainant le Congrès de Madrid.
Nous considérons la peine de mort comme une peine cruelle, inhumaine et dégradante, à laquelle nous nous opposons catégoriquement, en toute circonstance et en tout temps.
Notre rejet de la peine capitale fait partie intégrante de nos valeurs, basées sur la liberté, l’égalité en dignité et en droits, et la justice. Le droit à la vie – droit suprême – et le respect de la dignité humaine sont au cœur de la Constitution fédérale et de notre politique étrangère.
En 1938, la démocratie directe permettait au peuple suisse d’adopter un Code pénal abolissant la peine de mort pour les crimes de droit commun. Si les dernières exécutions dans notre pays datent de la Seconde Guerre mondiale, la clause sanctionnant par la peine capitale la trahison en temps de guerre a été enlevée du Code militaire en 1992. La Suisse a par ailleurs ratifié les trois instruments du Conseil de l’Europe et des Nations unies interdisant cette peine sur le plan européen et universel. Ce sont ainsi plusieurs générations qui ont vécu dans un pays où la peine capitale a été rendue hors-la-loi.
Sur le plan mondial, les changements ne s’opèrent pas d’un jour à l’autre. C’est une évolution lente et composée d’étapes. Toutefois, les progrès sont réels et nous devons faire en sorte qu’ils se poursuivent. Nous continuerons donc à encourager les États qui ont choisi de prendre le chemin de l’abolition et à plaider sans relâche pour celle-ci, car seul un engagement politique fort permettra d’atteindre notre objectif – un monde sans peine capitale.
Les opinions publiques jouent à ce titre un rôle essentiel. Les populations doivent avoir accès à des informations fiables et pouvoir débattre de cette question afin de prendre une décision en toute connaissance de cause. C’est pour cela que la Suisse soutient de nombreuses ONG internationales et nationales qui s’emploient à faire avancer le débat.
Le Congrès de Madrid est une étape essentielle sur la route de l’abolition de la peine capitale ; elle offre une tribune aux positions et aux avancées du mouvement abolitionniste. En participant à cette manifestation, la Suisse affirme haut et fort son attachement au respect de la dignité de chaque individu.
Ambassadeur Paul Koller
Envoyé spécial pour les questions de droits de l’homme
Département fédéral suisse des affaires étrangères
La Suisse parraine le 5e Congrès mondial contre la peine de mort.