Les jeunes participants du concours international « Dessine-moi l’abolition » réunis au Barreau de Paris


7 juin 2019

Ce vendredi 7 juin avait lieu la remise des prix du 4e concours de dessin  « Dessine-moi l’abolition » à la maison du barreau de Paris. L’occasion de rassembler des participants du concours, mais aussi des spécialistes de la peine de mort : la présidente de l’ACAT, une représentante de l’Afvt, un avocat abolitionniste et bien sûr des membres d’ECPM.

Destiné aux moins de 18 ans, le concours « Dessine-moi l’abolition » est l’occasion pour les  jeunes d’en apprendre davantage sur la situation de la peine de mort à travers le monde et sur l’enjeu de son abolition. 

Dix élèves des établissements présents ont reçu des prix pour leurs dessins, classés parmi les 50 premiers sur 300 !
Dix élèves des établissements présents ont reçu des prix pour leurs dessins, classés parmi les 50 premiers sur 300 !
2e Prix du jury, Lola S. Collège Saint-Spire, Corbeil-Essonnes, France

Dans le cadre de la mission éduquer, ce projet d'ECPM est aussi l’occasion d’encourager l'engagement grâce à une approche ludique et artistique.

Le résultat fut concluant puisque ce sont près de 300 jeunes issus de 14 pays différents qui ont répondu à l’appel. Parmi ces 300 dessins, 50 ont été présélectionnés via un vote en ligne et cette présélection a ensuite été soumise au vote d’un jury de spécialistes de la peine de mort à l’occasion du 7e congrès mondial pour l’abolition à Bruxelles. Nouveauté pour cette édition : en plus des 3 lauréats du prix du jury, 3 dessins ont reçu le prix du public grâce au vote de l’ensemble des participants du congrès.

Retrouvez toutes les œuvres de nos apprentis abolitionnistes dans le catalogue de cette 4e édition du concours « Dessine-moi l’abolition ».

Ce matin du 7 juin était l’occasion de féliciter les élèves pour leur travail, mais aussi d’échanger avec eux autour de la thématique de la peine de mort et de répondre à leurs questions.

« Est-ce qu’il y a des pays démocratiques où la peine de mort est encore appliquée ? » - Une élève

« Les Etats-Unis et le japon d’entrée de jeu. (…) mais à part eux, la plupart des pays dits démocratiques n’appliquent pas la peine de mort même si certains y condamnent  des personnes. » - Bernadette Fohran, présidente de l’ACAT

« Pour les gens qui tuent des gens, en France par exemple où la peine de mort n’existe plus, ils peuvent recommencer les mêmes bêtises et ils ne vont jamais être vraiment être jugés » - Une élève

« Les gens qui tuent sont condamnés à des peines qui sont très lourdes. Quand on dit à une personne adulte qu’elle va partir en prison pour les 30 prochaines années, faites le calcul à partir de maintenant pour voir à quelle date cela nous mène, c’est très dur pour eux. C’est une punition. Le but de notre système est que cette personne pense utilement à l’acte qu’elle a commis pour que le jour où elle sortira, elle puisse retrouver sa place dans la société » - Martin Pradel, avocat au barreau

L’occasion aussi d’aborder des sujets d’actualité comme la récente condamnation à mort de 11 djihadistes français avec les explications de la position abolitionniste données par Chantal Anglade, représentante de l’Association des victimes françaises du terrorisme :

« L’Afvt s’oppose à cette sentence et à son exécution pour 3 raisons. Une raison de principe : nous sommes opposés à la peine de mort. (…) 2e raison : nous souhaitons que la justice française puisse interroger ces personnes. Si on les tue on ne pourra pas obtenir les informations dont nous avons besoin pour les procès. 3e raison : nous ne voulons pas offrir à ces djihadistes la possibilité de se proclamer en héros, d’être considérés par les autres comme des martyrs dans cette idéologie mortifère de Daesh. »

Une remise de prix édifiante donc pour les élèves comme pour les organisateurs et intervenants.

ECPM organise d’autres campagnes de ce type dans les écoles, n’hésitez pas à vous inscrire en envoyant un mail à l’adresse suivante : nperron@ecpm.org

 

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