Paris-Dakar en Arabie Saoudite: crash garanti pour les droits de l’homme [Communiqué de presse]


7 janvier 2020

ECPM (Ensemble Contre la Peine de Mort) rappelle que l’Arabie Saoudite demeure le 3e pays à pratiquer la peine de mort dans le monde et à bafouer les droits de l’homme.

ECPM demande à la société organisatrice du Paris-Dakar, Amaury Sport Organisation, d’intercéder pour une trêve des exécutions et une grâce royale pour les condamnés à mort en Arabie Saoudite.

ECPM demande aux coureurs du Dakar d’arborer un bandana rouge à leur bras en signe de solidarité avec les défenseurs des droits de l’homme dans ce pays et contre la peine de mort.

Enfin, nous demandons à France Télévision, service public, diffuseur de cette épreuve sportive, de porter les valeurs humanistes propres à la France en diffusant des programmes rappelant la réalité dans le royaume wahhabite.

Selon Alain Morvan, président d’ECPM « le devoir de France Télévision demeure l’éducation aux valeurs des droits de l’homme ; cela ferait passer un message fort pour que cesse le « sport-washing » de l’Arabie Saoudite qui demeure un des pires pays en matière de respect des droits de l’homme ».

 

Selon Raphaël Chenuil-Hazan, directeur général d’ECPM, « le Paris-Dakar perd plus que son âme en s’exilant en Arabie Saoudite, il perd également la raison. L’Arabie Saoudite est le pays qui exécute le plus, en majorité des étrangers, des enfants, des femmes, des pauvres, des minorités. C’est tout cela que les coureurs du Dakar vont (dé)couvrir en courant là-bas ».

RAPPEL DES FAITS

Après 29 ans de Paris-Dakar sillonnant l’Afrique de l’Ouest, et 11 ans en Amérique latine, le Paris-Dakar traverse dorénavant et encore pour cinq éditions l’Arabie Saoudite

Jamais les exécutions en Arabie n’ont été aussi élevées qu’en 2019 : plus de 150 personnes ont été exécutées (certaines d’entre-elles crucifiées et décapitées), dont une dizaine d’enfants au moment de leur arrestation.

 

Les victimes de la peine de mort en Arabie saoudite ont un visage. Ce sont des jeunes, des femmes, des hommes issus des minorités (shiites) ou des populations les plus vulnérables (pauvres, migrants-travailleurs d’Asie) :

  • Tuti Tursilawati, femme de ménage indonésienne exécutée en octobre 2018 pour avoir tué son employeur alors qu’il essayait de la violer,
  • Mujtaba al-Sweikat, jeune adolescent étudiant à la Western Michigan University aux Etats-Unis, arrêté alors qu’il n’avait que 17 ans pour avoir participé à une marche pro-démocratie et décapité le 23 avril 2019, comme Abdelkarim al Hawaj, qui avait lui aussi 17 ans.
  • Murtaja Qureiris arrêté alors qu’il n’avait 13 ans au moment des faits, pour avoir pris part à des manifestations d'une minorité chiite réclamant plus de droits, risque la peine de mort.
  • Cette jeune nigériane (sans nom connu) exécutée début avril 2019 pour trafic de drogue au côté de deux pakistanais et un yéménite
  • Le 22 avril, le régime saoudien a procédé à une exécution de masse, faisant 37 morts à la fois.
  • 1/3 des personnes exécutées étaient des ressortissants étrangers
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Plusieurs défenseurs des droits de l’homme sont arrêtés et torturés comme Israa al-Ghomgham, militante des droits de l’homme ; Ali-Al-Nimr, jeune bloggeur (neveu de Nimr Baqr al-Nimr, un prédicateur chiite connu exécuté en 2016) toujours sous le joug de la peine de mort ; Loujain al-Hathloul, jeune défenseuse des droits des femmes torturée en prison ; Raïf Badawi, célèbre blogueur qui entame sa 11e année de prison après avoir reçu de nombreux coups de fouets pour son combat pour la liberté d’expression.

 

Contacts presse :

Michaël Luzé,  Relation Presse, luzemichael@yahoo.fr, 06 63 63 40 08

Raphael Chenuil-Hazan, Directeur général d’ECPM, rchenuil@ecpm.org

Alain Morvan, Président d’ECPM, almorva1@gmail.com

Plus d’informations sur www.ecpm.org.