Congrès africain à Abidjan : retour sur les actions Éduquer !
17 mai 2018
Plus d’un mois s’est maintenant écoulé depuis que le Congrès africain contre la peine de mort s’est achevé à Abidjan. Le temps de faire le bilan sur cet événement qui fut une vraie réussite pour toute l’équipe d’Ensemble contre la peine de mort et pour le mouvement abolitionniste en Afrique. À commencer par un retour sur les succès du projet « Éduquer à l’abolition » lors du Congrès ! Créé en 2009 en vue de sensibiliser les jeunes à la question de la peine de mort, ce programme au cœur de la mission d’ECPM a été déployé durant cet incroyable évènement à travers plusieurs actions : des interventions scolaires en marge du Congrès, des ateliers d’écriture et de chant clôturé par une performance de slam lors de la cérémonie d’ouverture, l’exposition de la 3ème édition du Concours international « Dessine-moi l’abolition » sur les lieux du congrès et, parmi les débats, l’atelier « Mobiliser la jeunesse ». Un vaste programme que nous vous proposons de (re)découvrir plus en détails et en images ! Des interventions scolaires auprès des élèves d’Abidjan Chaque année, l’équipe du programme Éduquer organise régulièrement en France des interventions en milieu scolaire aux côtés de témoins afin de sensibiliser les jeunes à l’abolition. Le Congrès africain a été l’occasion d’exporter cette action auprès des jeunes ivoiriens. Charlène Martin, chargée de projet Éducation, s’est ainsi rendue dans quatre établissements de la ville d’Abidjan accompagnée de Susan Kigula, jeune femme ougandaise et ex-condamnée à mort devenue dans son pays un véritable symbole de la lutte contre la peine capitale. Ensemble, elles sont allées les 5, 6 et 10 avril à la rencontre de 15 jeunes filles en 1ère littéraire au Lycée Mermoz, de 67 terminales du Lycée Jules Verne, de 36 élèves de 5ème du Collège Cours Sévigné ainsi que d’une centaine de jeunes filles en terminale au Lycée Sainte Marie. À travers une présentation des principaux enjeux par Charlène et le témoignage personnel de Susan, tous ont été amenés à réfléchir à la thématique de la peine de mort, exprimer leur avis et poser leurs questions. Lors de deux de ces interventions, nous avons également pu compter sur la participation de Paul Angaman, président de la Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture et de la peine de mort (FIACAT), qui a pu éclairer les élèves sur la situation de la peine capitale en Afrique. Nous tenons à remercier l’ensemble des équipes pédagogiques des quatre établissements qui nous ont ouvert leurs portes, et tout particulièrement : Monsieur Rousset, Monsieur Olivier, Madame Koné et Madame Maniak.



« Que c’est cruel ! Que c’est criminel ! Que c’est inhumain, de recourir à la peine de mort. Autorités, d’ici et d’ailleurs Luttons tous ensemble Afin d’abolir sur toute la terre la peine de mort »Voici le refrain entonné par sept jeunes ivoiriens face à une salle conquise lors de la Cérémonie d’ouverture du Congrès, en présence de personnalités de haut niveau dont plusieurs ministres africains. Pour arriver à ce résultat original et émouvant, ces cinq élèves du Lycée Moderne de Cocody et deux jeunes de la Fondation Naumann en Côte d’Ivoire ont suivi des ateliers d’écriture, de diction et de chant sous la supervision du slameur Bee Joe, président du collectif ivoirien Au Nom du Slam. Ensemble, ils ont rédigé un texte engagé contre la peine de mort retraçant l’histoire de Susan, qui les a accompagnés au chant en anglais lors de leur performance en ouverture du Congrès – elle-même très investie dans la chorale de sa prison lorsqu’elle était dans les couloirs de la mort. « Tout le monde nous félicite à l’école ici parce qu’ils ont vu les enfants au journal télévisé de 20H » s’est réjoui Madame Guei, enseignante au Lycée Moderne de Cocody, au lendemain de la Cérémonie.
« Aucune compensation ne vaut mes seize, mes seize années d’emprisonnement Cependant je suis heureuse de pouvoir sentir sur moi les rayons du soleil Heureuse de prendre un nouveau départ Heureuse de revoir ma fille qui est mon rempart Moi Suzanne Kigula Heureuse de faire désormais de la peine de mort mon combat »




