ECPM extrêmement fière de partager avec vous le bilan du 6e Congrès mondial contre la peine de mort !


30 septembre 2016

3 mois se sont écoulés depuis le 6e Congrès mondial contre la peine de mort d’Oslo. Le temps pour nous de rassembler les chiffres, de faire parler les participants, et de tirer les premières conclusions, et elles se révèlent excellentes : cette dernière édition du Congrès a été un succès !

L’implication politique au plus haut niveau

10 ministres, 6 secrétaires d’État, plus d’une cinquantaine d’ambassadeurs, 14 représentants d’organisations internationales et 24 parlementaires… Le panel des représentants politiques présents au Congrès d’Oslo fut aussi large que prestigieux. Nous avons pu compter sur l’implication du Haut Commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, Mr Zeid Ra’ad Al-Hussein, dont la présence prouve la forte adhésion des plus hautes instances décisionnaires à notre cause. Le Haut représentant de l’union européenne pour les droits de l’homme, Mr Stavros Lambrinidis, a prononcé un discours énergique et inspirant qui n’a laissé aucun doute sur la volonté de l’Europe d’œuvrer en faveur de l’abolition universelle. Notre président d’honneur, Monsieur Robert Badinter, s’est concentré, avec son éloquence et sa finesse habituelles, sur le contexte terroriste et les dangers qu’il induit en matière de régression des droits de l’homme. Enfin, le chef d’État et chef spirituel, sa sainteté le Pape Francois, nous a fait parvenir un message qui liait l’abolition de la peine de mort aux problématiques de dignité humaine et aux conditions de détention des prisonniers. Ces prises de paroles, ainsi que celles du Ministre norvégien des Affaires étrangère, Mr Borge Brende, de son homologue français, Mr Jean-Marc Ayrault, et les messages envoyés par les prix Nobel de la Paix Desmond Tutu et José Ramos-Horta, sont la preuve de l’universalité et la cohérence du discours abolitionniste.

Des annonces importantes

L’Afrique est aujourd’hui un continent extrêmement dynamique dans la lutte contre l’utilisation de la peine de mort. Ainsi, deux ministres africains ont été porteurs de bonnes nouvelles. Mr Flavien Mbata, ministre de la justice de la République de Centrafrique, a annoncé la mise en place d’un tribunal spécial pour le traitement des crimes les plus graves – notamment ceux commis dans un contexte de conflit- qui ne comptera pas la peine de mort dans son arsenal juridique. M. Mbata a ainsi déclaré que « la peine de mort est abolie de facto pour les crimes les plus graves, de guerre et contre l’humanité, même si la RCA est un pays abolitionniste de fait depuis le moratoire de 1981 ». Deuxième bonne nouvelle, et pas des moindres : Mr Christophe Mboso, vice-ministre de la justice de la République Démocratique du Congo, a déclaré que son pays votera en faveur d’un moratoire universel sur la peine de mort lors de la prochaine Assemblée Générale des Nations Unies.

Une réussite populaire

Avec 1356 participants venant de 121 pays différents, le Congrès mondial a été un véritable succès public. Les sessions officielles de cet événement se sont déroulées dans deux des plus prestigieux écrins de la capitale norvégienne : l’Opéra d’Oslo et l’Hôtel de ville. Pendant trois jours, l’Opéra s’est mué en quartier général de l’abolition en accueillant les séances plénières, les tables rondes, les expositions ainsi que les moments d’échange plus informels. L’une des grandes innovations du Congrès a été l’organisation de speed dating. Cette nouvelle formule a permis de faciliter les rencontres entre les différents acteurs de l’abolition, en particulier les avocats qui côtoient la peine de mort dans leur travail. Parmi les thèmes privilégiés par le Congrès, l’Asie a occupé une large place. Continent qui exécute le plus au monde mais qui laisse également entrevoir de véritables de progressions, il a été le thème central d’une assemblée plénière. Le terrorisme, qui pose la question d’un nouveau positionnement des acteurs et d’une ré-articulation des stratégies abolitionnistes dans le monde, a pour sa part fait l’objet d’une table ronde plébiscitée par le public. De nombreux événements parallèles ont en outre permis aux participants d’appréhender des réalités spécifiques de la peine capitale, de la situation en Iran à la question des troubles mentaux, en passant par la Biélorussie. Enfin, le Congrès mondial contre la peine de mort est resté fidèle à son identité d’événement culturel à travers des projections de films thématiques, la mise en place d’expositions d’oeuvres réalisées par des condamnés à mort, mais aussi des performances artistiques ponctuant la cérémonie d’ouverture et la marche mondiale contre la peine de mort. C’est donc dans les rues d’Oslo que s’est terminé, en fanfare, ce dernier congrès. Rendez-vous dans 3 ans ?