Les stratégies d’abolition en Afrique centrale et de l’Est


5 mars 2013

Ensemble contre la peine de mort (ECPM) publie aujourd’hui les actes de la conférence interrégionale sur les stratégies d’abolition de la peine de mort en Afrique centrale. ECPM et l’association congolaise Culture pour la paix et la justice (CPJ) ont organisé cet événement les 30 et 31 mars 2012. Il a notamment donné naissance à la Coalition d’Afrique centrale et de l’Est contre la peine de mort, composée de dix-sept associations de dix pays de la région (Burundi, Cameroun, Congo-Brazzaville, Kenya, Ouganda, Centrafrique, RDC, Rwanda, Tanzanie et Tchad).

« Dans la pratique, la République démocratique du Congo (RDC) s’inscrit dans la lignée des pays qui, sans tuer le criminel, développent d’autres mécanismes pour le neutraliser et l’empêcher de récidiver (…). Force est de constater qu’une politique implicite d’abolition de la peine capitale semble guider la RDC. »

C’est par ces paroles lourdes de sens que Luzolo Bambi, ministre de la Justice de la RDC avait ouvert la conférence interrégionale sur les stratégies d’abolition de la peine de mort, organisée à Kinshasa avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie, du Gouvernement espagnol et du Gouvernement français.

Ces déclarations, ajoutées à celles du ministre de la Justice centrafricain Firmin Findiro affirmant que son pays tiendrait son engagement en abolissant prochainement la peine de mort, confirment la tendance de ces dernières années : l’Afrique pourrait devenir le prochain continent abolitionniste.

La majorité des États africains n’utilise plus la peine de mort

Aujourd’hui, 16 États africains ont en effet aboli la peine de mort, tandis que 23 sont abolitionnistes de fait. Vingt ont voté en faveur de la 4e résolution de l’Assemblée générale des Nations unies relative à l’adoption d’un moratoire sur l’application de la peine de mort le 20 décembre 2012.

Tout au long des deux jours de débats, des ministres, ambassadeurs, professeurs, parlementaires, défenseurs des droits de l’homme et un ancien condamné à mort se sont ainsi succédés à la tribune. La palette des thèmes abordés est large : le rôle du parlementaire dans l’abolition, la peine de mort dans la justice internationale, le rôle de la société civile dans la région, les conditions de détention des condamnés à mort, etc.

Les actes de l’événement (à télécharger ici), publiés aujourd’hui par ECPM, rassemblent l’intégralité de ces interventions et dressent un état des lieux complet de la situation de la peine de mort en Afrique centrale.

Ils présentent également les dix-sept associations de la nouvelle Coalition d’Afrique centrale et de l’Est, coordonnée par Liévin Ngondji (RDC) et Doreen Namyalo (Ouganda).

Publiés à 500 exemplaires, ils seront envoyés aux activistes, parlementaires et dirigeants politiques de la région.

Nicolas Perron
Responsable des programmes d’ECPM